Introduction
Dans la première partie, nous avons principalement regardé la structure des ETF. Pour bien comprendre les ETF, il faut également expliquer les différents paramètres qui permettent de les différencier. C’est indispensable pour une utilisation optimale de ces instruments d’investissements que sont les ETF.
Comprendre les différents paramètres essentiels d’un ETF avant d’investir
Avant d’investir dans un ETF en particulier, il est essentiel de prendre en compte divers paramètres pour prendre une décision éclairée. Voici cinq des paramètres clés à évaluer :
- Les frais
- Les erreurs de suivi (tracking difference)
- L’encours sous gestion
- L’historique
- L’écart (spread)
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Les frais
Hormis les frais de courtage (achat ou vente de l’ETF), d’autres frais sont à prendre en compte. Il est important de comprendre ces coûts, car ils peuvent réduire vos rendements au fil du temps. Les frais de gestion annuels que l’on appelle TER (Total Expense Ratio) sont généralement assez faibles. Le prix de l’ETF intègre ces frais. La performance entre l’indice suivi et la performance de l’ETF investi peut être différente. Par exemple, si l’ETF a des frais de gestion de 0,2% annuel et que l’indice a réalisé une performance de 5%, la performance délivrée par l’ETF sera de 4,8%. Ceci peut expliquer la « tracking difference » de l’ETF.
Ce TER peut être bien supérieur pour les ETFs exotiques (pays émergents par exemple, ou utilisant l’effet de levier). Idéalement sur des ETFs classiques, il faut privilégier ceux avec des frais annuels inférieurs à 0,5%.
Il existe d’autres types de frais plus difficile à mesurer : les frais de change payés par l’émetteur lorsqu’il va arbitrer sur des valeurs étrangères. Il y a également des frais liés à la gestion de la liquidité de l’ETF (écart du spread bid-ask). Un market maker gère cette liquidité.
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L’erreur de suivi (tracking difference)
Nous venons d’évoquer la notion de « tracking difference » précédemment. C’est aspect est important. L’erreur de suivi mesure à quel point l’ETF suit l’indice de référence. Une erreur de suivi faible indique que l’ETF suit étroitement son indice, tandis qu’une erreur de suivi élevée peut indiquer une divergence significative. Les différents paramètres qui influent sur la « tracking difference » sont principalement : le TER, les impôts, les versements de dividendes, le rééquilibrage de l’ETF, la méthode de réplication et le prêt de titres.
Il est important de noter que la « tracking difference » n’est pas synonyme de « tracking error ». La « tracking difference » mesure l’écart de performance entre l’ETF et son indice de référence alors que la « tracking error » mesure la volatilité de cet écart. Pour un investisseur long-terme, il est important que la « tracking error » soit également la plus faible et stable possible dans le temps.
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L’encours sous gestion
L’encours sous gestion d’un ETF représente la quantité d’argent investie dans un ETF. Cela permet de constater si l’ETF est bien installé sur le marché. Plus l’encours est élevé, plus celui-ci est utilisé par les investisseurs. Cela implique que l’ETF va être également plus rentable pour l’émetteur. C’est important car cela permet d’espérer une longévité importante de cet ETF, donc moins susceptible de subir un retrait de la cote par son promoteur.
A terme, l’investisseur peut même espérer voir les frais diminuer si l’encours continue d’augmenter. Un émetteur peut retirer un ETF qu’il estime non rentable. Dans ce cas, il doit prévenir ses clients et respecter un délai minimal de 6 semaines avant retrait. Il est donc important de vérifier ce critère pour ne pas être obligé de changer de stratégie trop souvent.
Un faible encours peut parfois se justifier lorsque l’ETF concerne un secteur de niche bien précis. Malgré le faible encours, l’émetteur peut considérer que l’ETF reste rentable car le TER appliqué sur cet ETF sera bien plus élevé qu’habituellement pouvant atteindre les 2,5% de frais de gestion annuels.
Il est généralement recommandé de privilégier les ETF dont l’encours dépasse les 500 millions d’euros. Exceptionnellement, sur un ETF de niche, il est possible de réviser ce seuil à un encours de 150 millions d’euros.
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L’historique
Nous venons d’expliquer qu’un émetteur va vouloir s’assurer de la rentabilité de l’ETF qu’il va mettre à disposition sur le marché. Les émetteurs vont soumettre de nombreux ETFs à une phase de test afin d’évaluer leur succès. Sélectionner un ETF trop récent avec un faible historique (date de création récente) peut être risqué car l’émetteur pourrait décider de le retirer si l’engouement est faible.
Examiner l’historique de l’ETF vous donnera également un aperçu de la manière dont il a suivi son indice au fil du temps. Cependant, gardez à l’esprit que les performances passées ne garantissent pas les performances futures.
Il est généralement recommandé d’investir dans des ETFs qui présentent un historique d’au moins 5 ans afin de limiter le risque de fermeture du fonds par l’émetteur.
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L’écart (spread)
Nous avons déjà évoqué ce critère dans les frais. L’écart entre le prix d’achat et le prix de vente d’un ETF est l’un des indicateurs de sa liquidité. Un écart étroit signifie que l’ETF est plus liquide, tandis qu’un écart plus large peut rendre la négociation plus coûteuse. Comme les ETF sont des produits à faibles marges, pour qu’ils soient économiquement viables, les émetteurs espèrent susciter chez les investisseurs des volumes d’échanges conséquents. Pour l’investisseur, le problème est similaire. Si la demande est faible, cela va réduire d’autant la liquidité de l’ETF ; le teneur de marché ou market maker va rencontrer des difficultés pour obtenir une contrepartie. Les spreads (écart entre prix proposé et prix offert ou bid & ask) vont augmenter.
Si le sous-jacent de l’ETF est peu liquide, l’ETF sera peu liquide également. Il est préférable de choisir des ETFs qui répliquent des actifs liquides et d’éviter les petits indices par exemple.
Un ETF au faible encours est généralement moins échangé. Le spread bid-ask risque d’être plus important (écart entre prix de vente et prix d’achat). Pour un investissement long-terme, cet écart pourrait être négligeable mais sur un investissement court-terme ou de quelques mois, l’impact peut devenir problématique sachant que le spread peut dépasser les 8% sur certains ETF.
Comprendre les paramètres secondaires d’un ETF afin d’affiner sa sélection
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L’émetteur
L’émetteur de l’ETF est la société qui gère le fonds. Il est essentiel de considérer la réputation et l’expérience de l’émetteur lors de votre décision d’investissement. Si vous décidez d’investir sur plusieurs ETFs, il peut être ingénieux d’investir auprès d’émetteurs différents.
Liste non exhaustive d’émetteurs d’ETFs
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La devise
Un ETF peut être libellé dans une devise différente de votre devise locale. Il est important de comprendre l’impact de la fluctuation des taux de change sur votre investissement. Par ailleurs, un type d’ETF méritent une mention spéciale : un ETF dit « hedgé » vise à minimiser l’impact des fluctuations de taux de change entre la devise du fonds et la devise de l’indice suivi. Cela peut être particulièrement utile pour les investisseurs qui cherchent à réduire le risque de change dans leur portefeuille international. ATTENTION : les frais sont plus élevés sur ce type d’ETF ; à long-terme, c’est un aspect à prendre en compte.
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Les dividendes
Dans la partie I, nous avons évoqué le type de distribution de dividendes des ETFs. Si vous êtes à la recherche de revenus sous forme de dividendes, vérifiez si l’ETF distribue des dividendes, à quelle fréquence et quel est le rendement. Certains ETF sont conçus pour fournir des paiements réguliers aux investisseurs, ce sont les ETF dits « distribuant » tandis que d’autres peuvent capitaliser les gains, ce sont les ETF dits « capitalisant » ou « accumulant ». Dans ce dernier cas, vous profiterez des intérêts composés (phénomène déjà évoqué ici).
Par ailleurs, ce paramètre peut avoir un impact sur la fiscalité non négligeable en cas de distribution et du support d’investissement choisi. Un ETF distribuant est automatiquement imposé par les courtiers français.
Pour l’investisseur long-terme qui ne souhaite pas, à un instant donné, de revenus passifs, il est important de comprendre l’intérêt de ce paramètre et de choisir un ETF capitalisant. L’investisseur évitera ainsi les frais de transaction pour réinvestir les dividendes. Le fonds le fait automatiquement.
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L’éligibilité au PEA
Certains ETFs sont éligibles au PEA, d’autres non. Cela peut permettre d’optimiser sa fiscalité et est spécifié dans la documentation ETF.
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La cotation Euronext
Les ETFs sont domiciliés dans différentes places financières (Irlande, Luxembourg, etc…). Un ETF coté sur Euronext est généralement accessible chez les courtiers français. Les ETFs cotés sur des places étrangères rencontrent parfois des restrictions d’accès.
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Le rendement annualisé historique
Il est peut être intéressant de regarder ce critère lorsque l’historique de l’ETF est suffisamment long (supérieur à 5 ans voire 10 ans). Un rendement élevé donne une indication sur la performance du marché suivi par l’ETF. Il ne faut cependant pas oublier que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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La valeur de la part
Comme une action, un ETF est valorisé sur le marché. Chaque ETF possède un prix spécifique. Certains peuvent cotés une dizaine d’euros alors que d’autres vont dépasser plusieurs centaines d’euros. En soi, ce critère n’a pas d’importance fondamentale ; la priorité reste de choisir le bon indice à répliquer. Cependant dans le cadre d’une stratégie d’investissement, lorsque l’investisseur possède un petit patrimoine, il peut être plus intéressant d’investir dans un ETF dont la valeur de la part est faible. Cela permet de pouvoir investir avec la méthode DCA (Dollar Cost Averaging) et de rééquilibrer son portefeuille plus facilement.
Conclusion
En résumé, bien comprendre les ETF est très utile dans le cadre de la gestion de son patrimoine de valeurs mobilières. Les ETFs sont des outils d’investissement polyvalents qui nécessitent cependant d’être étudiés un minimum pour bien comprendre leur fonctionnement et les critères qui permettent de les distinguer les uns des autres. Certains critères sont très importants comme les frais et d’autres ont moins d’importance comme la valeur de la part. Ces derniers permettent plutôt d’affiner à la marge sa stratégie et la diversification du portefeuille.
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